Ce matin dès les premiers rayons du soleil, l’ambiance était studieuse sur les pontons de Lorient La Base. Malgré les grains, nombreux étaient les spectateurs venus admirer le beau spectacle de ces 33 IMOCA s’apprêtant à s’élancer à l’assaut de l’Atlantique Nord en direction des États-Unis. Les encouragements étaient presque murmurés par respect pour le skipper déjà pleinement concentré. Entouré de sa famille, de ses partenaires et de son équipe, il a savouré les derniers instants à terre avant de rentrer totalement dans sa bulle de compétiteur. Peu de mots mais beaucoup de sourires échangés comme pour résumer l’envie qui animait Nicolas Lunven à l’approche du coup d’envoi. À 10h18 précise, le skipper de Holcim-PRB a largué les amarres pour rejoindre la zone de départ située entre Lorient et l’île de Groix. Les heures qui ont suivi ont été consacrées aux derniers échanges avec les membres de l’équipe technique restés à bord pour régler les derniers détails. Et c’est seulement quatre minutes avant le lancement de la procédure de départ que Nicolas s’est retrouvé seul à bord de son IMOCA.  
 
 
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À 13h30 HF, le coup d’envoi a libéré les monocoques engagés sur The Transat CIC, transatlantique en solitaire ralliant New York depuis Lorient. Les conditions météorologiques étaient clémentes (une douzaine de nœuds de vent) pour les premiers milles de course et devraient se maintenir pour la nuit à venir, de quoi permettre au skipper de rentrer dans sa course en confiance avant de négocier des conditions plus solides dès mardi, sous l’influence d’une première dépression.  « C’est une météo vraiment idéale pour un départ, c’est toujours plus facile que lorsqu’on se fait secouer dès le début » prévoyait le skipper avant de quitter la terre ferme.
 
 
Départ de The Transat CIC - Lorient le 2!/04/2024
 
 
Côté stratégie, l’enjeu va être, pour les premières heures de course, de gagner le sud-ouest de l’Irlande au contact de la tête de flotte car ce n’est qu’ensuite que se dessineront les options, à l’approche d’une première dépression à contourner par le nord ou par le sud. « La première nuit va être calme, voire trop calme. Ensuite, ça va se corser un peu. Les conditions seront musclées lundi. Nous aurons ensuite une dépression à contourner dans le sud-ouest de l’Irlande. Un truc pas très évident qui n’est pas encore clairement établi. Après cela, nous ferons route vers l’ouest dans des conditions très engagées mardi et mercredi. » 
 
 
En solitaire, mais pas seulement

Si ce départ de The Transat CIC marque un moment important pour Nicolas, il est aussi significatif pour l’équipe technique du Team Holcim-PRB, marquant ainsi la fin de leur propre course. Depuis plusieurs mois, ils ont travaillé sans relâche pour que le bateau soit à 100% pour assurer à leur skipper un départ optimal. Nicolas n’a pas omis de les remercier sincèrement avant de s’élancer sur ce nouveau défi : « Je me sens très bien. Je suis content d’y aller, j’ai hâte d’y être. Le bateau est prêt. J’ai beaucoup de chance, j’ai une super équipe qui a énormément travaillé cet hiver et jusqu’aux derniers jours pour que je parte dans les meilleures conditions. »
 
 
Après 2h de course, Nicolas Lunven figure dans le top 5 et pointe à une vitesse de 9,9 nœuds. Le monocoque devrait mettre un peu moins de dix jours pour rejoindre New York, aux États-Unis, avec une arrivée estimée autour du 7 mai. 
Ce jeudi 21 mars, l’IMOCA Holcim-PRB a été remis à l’eau après trois mois de chantier. Depuis l’arrivée de Retour à la Base le 11 décembre dernier, toute l’équipe technique du Team Holcim-PRB travaille à Port-la-Forêt pour préparer le 60’ en vue de la saison 2024 qui sera ponctuée en novembre par le départ du Vendée Globe. D’ici là, le skipper du monocoque vert et bleu, Nicolas Lunven, s’attaquera le 28 avril prochain à The Transat CIC, course en solitaire entre Lorient et New York. 
 
Après avoir réalisé un tour du monde lors de The Ocean Race, suivi de deux transatlantiques l’hiver, dernier, ce chantier s'avérait être une étape cruciale pour le monocoque. Chaque pièce a été minutieusement démontée, inspectée et révisée. En parallèle de ce travail, plusieurs changements ont été effectués. Le nombre de panneaux solaires a été augmenté et deux hydrogénérateurs ont été ajoutés sur le bateau. Ces modifications permettront de maximiser l'utilisation des énergies renouvelables et de minimiser la dépendance aux énergies fossiles en navigation.
 
 
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Un début d’année pour peaufiner les connaissances météo avant une saison sous le signe du solitaire
 
Alors qu’Holcim-PRB était en chantier, le skipper a intégré la cellule de routage du trimaran Banque Populaire lors de l’Arkéa Ultim Challenge. Une expérience passionnante et très enrichissante qui fait aussi partie de la préparation de Nicolas au Vendée Globe : « C’était vraiment intéressant. C’est une bonne préparation pour le Vendée Globe, car même si les bateaux ne sont pas les mêmes, le parcours est identique. Cela permet d’accumuler toujours plus de connaissances notamment sur les conditions météorologiques et l’état de la mer dans ces endroits et ainsi pouvoir mieux anticiper les différents scénarios météorologiques que le Vendée Globe nous réservera peut-être ».
 
La mise à l’eau d’Holcim-PRB cet après-midi sonne comme des retrouvailles entre Nicolas et le bateau qu’il mènera autour du monde dans quelques mois. À sa barre, il a pu faire l’an dernier une transatlantique en convoyage puis une autre en course et en solitaire, Retour à la Base. Les milles parcourus lui ont permis de prendre ses marques. Désormais, Nicolas n’est plus dans la phase de découverte et veut continuer à engendrer de l’expérience face à une concurrence de très haut vol. Pour cette raison, il a fait le choix de participer à l’ensemble des courses de la saison. The Transat CIC sera certainement l’un des rendez-vous les plus exigeants avant le Vendée Globe. « La Transat CIC est une course emblématique. Historiquement, c’est la Transat Anglaise, remportée deux fois par Eric Tabarly. Elle a permis à la France de découvrir la voile et la compétition en haute mer. C'est une course exigeante dans l'Atlantique Nord, contre les vents dominants, avec une arrivée fabuleuse à New York. Naviguer vers les États-Unis est rare et arriver à New York à la voile, sur un IMOCA après avoir traversé l'Atlantique, est un rêve. J'ai hâte de vivre cette aventure à bord de Holcim-PRB ! » confie le skipper avec entrain. Après ce premier gros morceau de la saison, le skipper de Holcim-PRB s’alignera sur la New York – Vendée avant de terminer sa préparation par le Défi Azimut. Ensuite, ce sera le rendez-vous d’une vie, celui du Vendée Globe dont il rêve depuis des années ! 
 
Dans les jours qui viennent, Nicolas Lunven et son équipe vont réaliser des navigations techniques afin de finaliser les derniers ajustements du bateau avant le convoyage vers Lorient La Base dans quelques semaines, où l'IMOCA Holcim-PRB restera amarré jusqu'au départ de The Transat CIC, prévu pour le 28 avril prochain.
 
 

 

C’est au cœur de la nuit, à 4h28 que Holcim-PRB a pointé son étrave devant Lorient. L’IMOCA mené par Nicolas Lunven prend la 8e place de Retour à la Base, transatlantique en solitaire au départ de Fort-de-France, en Martinique. Pour sa première course à la barre du 60’, le Breton a joué la prudence en mettant sur le haut de la pile son objectif de qualification pour le Vendée Globe.