The Transat CIC ne déroge pas à sa réputation. Cette traversée de l’Atlantique en solitaire est extrême et a malmené depuis le départ les hommes comme les bateaux. La majorité de ces quatre premiers jours de course s’est déroulée dans du vent fort et une mer démontée. Holcim-PRB, comme plusieurs autres IMOCA engagés dans la course, en a fait les frais. Hier, alors qu’il évoluait dans le groupe de tête à la 5E position, Nicolas Lunven a prévenu son équipe à terre que le bout-dehors était cassé. Cette partie triangulaire à l’avant de la coque sert comme point d’ancrage aux plus grandes voiles du bateau utilisées dans le vent portant (vent venant de l’arrière). Le skipper a pu gérer la situation avec beaucoup de calme même si les conditions étaient encore difficiles au moment de l’avarie. Il a sécurisé Holcim-PRB et a immédiatement expliqué qu’il continuait la course. Forcément, le monocoque va être pénalisé pour la suite de la route vers New York. Il lui manquera jusqu’à XXX m2 de voile face à ceux qui pourront envoyer leurs voiles de portant et la performance du monocoque en sera affectée. 
Hier, Nicolas a pu récupérer un peu au passage d’une dorsale anticyclonique. Un répit de courte durée puisqu’une nouvelle dépression est à gérer aujourd’hui. Pour l’heure le solitaire, décalé dans le sud du leader Charlie Dalin sur MACIF évolue dans le même système météo que la tête de flotte et tient le rythme des premiers en vitesse. Au dernier relevé, il était pointé à 20,2 nœuds alors que MACIF plus proche du centre d’une nouvelle dépression, affichait 18,4 nœuds de vitesse. Les conditions de navigation vont se durcir au cours de la journée avec notamment un état de la mer dégradée. Des creux de 4 à 4.5 mètres sont prévus pour la flotte des IMOCA et la prudence sera donc de mise à bord d’Holcim-PRB. Nicolas va devoir attendre cette nuit pour retrouver des conditions plus maniables avec un vent qui s’orientera au nord-est pour 20-25 nœuds. Demain, les premiers vont accélérer au reaching (vent de travers), ce sera probablement plus difficile de tenir la vitesse pour Nicolas. C’est dans ces conditions que ses voiles d’avant lui manqueront le plus.  Mais il garde en tête de rallier New York en course. À terre, l’équipe technique s’active depuis hier pour organiser le chantier qui sera mené aux Etats-Unis pour remettre en état le monocoque dans l’objectif du départ, le 28 mai, de la transat retour entre New York et Les Sables d’Olonne.  
Alors qu’il évoluait en 5e position de la flotte de The Transat CIC, Nicolas Lunven, skipper de l’IMOCA Holcim-PRB a averti son équipe à terre à 10h HF ce mercredi matin de la casse de son bout-dehors. L’avarie s’est produite durant la nuit, alors qu’il évoluait dans des conditions de vent fort. 
 
Malgré cette avarie, Nicolas continue en course jusqu’à New York et l’équipe surveille sa progression pour s’assurer qu’il finisse la course dans des conditions de sécurité optimales. 
 
“ Le bout-dehors est endommagé et inutilisable, ce qui signifie que je ne pourrai pas utiliser mes voiles de portant pour le reste de la course. Nous nous étions préparés à tous les scénarios pour The Transat CIC et j’ai pleine confiance dans la capacité de mon bateau pour rallier New York en course”  
L’équipe technique analyse actuellement toutes les solutions pour réparer Holcim-PRB dès son arrivée à New York.
Ce matin dès les premiers rayons du soleil, l’ambiance était studieuse sur les pontons de Lorient La Base. Malgré les grains, nombreux étaient les spectateurs venus admirer le beau spectacle de ces 33 IMOCA s’apprêtant à s’élancer à l’assaut de l’Atlantique Nord en direction des États-Unis. Les encouragements étaient presque murmurés par respect pour le skipper déjà pleinement concentré. Entouré de sa famille, de ses partenaires et de son équipe, il a savouré les derniers instants à terre avant de rentrer totalement dans sa bulle de compétiteur. Peu de mots mais beaucoup de sourires échangés comme pour résumer l’envie qui animait Nicolas Lunven à l’approche du coup d’envoi. À 10h18 précise, le skipper de Holcim-PRB a largué les amarres pour rejoindre la zone de départ située entre Lorient et l’île de Groix. Les heures qui ont suivi ont été consacrées aux derniers échanges avec les membres de l’équipe technique restés à bord pour régler les derniers détails. Et c’est seulement quatre minutes avant le lancement de la procédure de départ que Nicolas s’est retrouvé seul à bord de son IMOCA.  
 
 
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À 13h30 HF, le coup d’envoi a libéré les monocoques engagés sur The Transat CIC, transatlantique en solitaire ralliant New York depuis Lorient. Les conditions météorologiques étaient clémentes (une douzaine de nœuds de vent) pour les premiers milles de course et devraient se maintenir pour la nuit à venir, de quoi permettre au skipper de rentrer dans sa course en confiance avant de négocier des conditions plus solides dès mardi, sous l’influence d’une première dépression.  « C’est une météo vraiment idéale pour un départ, c’est toujours plus facile que lorsqu’on se fait secouer dès le début » prévoyait le skipper avant de quitter la terre ferme.
 
 
Départ de The Transat CIC - Lorient le 2!/04/2024
 
 
Côté stratégie, l’enjeu va être, pour les premières heures de course, de gagner le sud-ouest de l’Irlande au contact de la tête de flotte car ce n’est qu’ensuite que se dessineront les options, à l’approche d’une première dépression à contourner par le nord ou par le sud. « La première nuit va être calme, voire trop calme. Ensuite, ça va se corser un peu. Les conditions seront musclées lundi. Nous aurons ensuite une dépression à contourner dans le sud-ouest de l’Irlande. Un truc pas très évident qui n’est pas encore clairement établi. Après cela, nous ferons route vers l’ouest dans des conditions très engagées mardi et mercredi. » 
 
 
En solitaire, mais pas seulement

Si ce départ de The Transat CIC marque un moment important pour Nicolas, il est aussi significatif pour l’équipe technique du Team Holcim-PRB, marquant ainsi la fin de leur propre course. Depuis plusieurs mois, ils ont travaillé sans relâche pour que le bateau soit à 100% pour assurer à leur skipper un départ optimal. Nicolas n’a pas omis de les remercier sincèrement avant de s’élancer sur ce nouveau défi : « Je me sens très bien. Je suis content d’y aller, j’ai hâte d’y être. Le bateau est prêt. J’ai beaucoup de chance, j’ai une super équipe qui a énormément travaillé cet hiver et jusqu’aux derniers jours pour que je parte dans les meilleures conditions. »
 
 
Après 2h de course, Nicolas Lunven figure dans le top 5 et pointe à une vitesse de 9,9 nœuds. Le monocoque devrait mettre un peu moins de dix jours pour rejoindre New York, aux États-Unis, avec une arrivée estimée autour du 7 mai.